La forêt commence là où les prairies s’arrêtent. Mon Rêve est à la jonction du touffu et du découvert. L’humidité se dégage du végétal. Les couleurs du soir sont fer rouillé.
L’Enfant voit sa mère, elle fume une clope en cachette, son père s’enfuit de la cuisine et s’en va accrocher son regard au lointain. Les locataires picolent le petit bordeaux pas dégueulasse que sa mère a dû leur vendre à prix d’or.
Un gîte de vacances entre prairie et forêt, accueille au fil du récit différents vacanciers (familles, couples, habitués…). Rapidement, l’on perçoit que les rêves des uns côtoient les désillusions des autres…
Parce qu’entre les non-dits, les rêves avortés, les ambitions et les blessures anciennes, on ne rentre pas toujours dans les cases dans lesquelles les autres aimeraient nous voir. On se cherche ou se voile la face, on fait semblant, on trahit ou se trahit. Et malgré tout, chacun essaie de trouver sa place dans le monde même s’il est peuplé de rêves, de fantasmes ou de figures imaginaires.
Frédérique Dolphijn tisse un roman fait d’ensembles et de sous ensembles où les mots des uns semblent dits par les autres. Dans cet entrelac se construit, se défait et se reconstruit chaque personnage, sous le regard de l’Enfant, pierre angulaire du récit, qui semble le plus fragile mais sera sans doute le plus stable.
Ces histoires forment un tissu généreux, dans lequel le lecteur se laisse emporter. Les zones d’ombres s’éclaircissent petit à petit, certains mystères se laissent découvrir pendant que d’autres émergent. Frédérique Dolphijn signe ici un roman envoûtant, intriguant, où les intuitions et les rêves nous guident.