L'imagerie tient une place de plus en plus importante dans la médecine contemporaine. Avec elle, pense-t-on, le corps du malade va devenir transparent et la maladie va être vue, c'est-à-dire traitée. Que penser de la grande triade scanner/échographie/IRM ? Faut-il faire l'éloge du récent et du méta-technique ?
Cet ouvrage essaie d'analyser et de penser, philosophiquement, l'iconographie médicale. Il essaie de l'enrichir en la croisant avec l'image picturale de la Renaissance, de l'Âge classique et même celle d'aujourd'hui. Les auteurs veulent ainsi rappeler que l'image, le numérique ou l'informatique ne sont pas le tout de la médecine : prime toujours le malade, dans son vécu corporel et sa subjectivité. Obligation de coupler les deux perspectives. Ainsi cet ouvrage s'achève sur une profonde réflexion touchant à la médecine même et à ses orientations.
« En outre, qu'elle soit médicale ou picturale, l'image est liée à la mort, unie à la finitude mais, en même temps, elle assure la présence de l'Absent, partout, s'oppose à sa disparition. Enfin, curieusement, dans l'image est vu celui qui, d'ordinaire, se plaît à voir, sinon à se voir… Les lignes se rejoignent et dramatisent l'ensemble. Le style du livre aide aussi à cette fête médico-métaphysique. » (F. Dagognet)