Nous tenons, semble-t-il, qu'il est important pour tout un chacun d'apprendre des mathématiques. Mais pourquoi ?
A cette question le discours commun apporte de multiples réponses : les mathématiques, c'est "une école de pensée", ou "une école de rigueur" ; "c'est bien utile également dans nos sociétés modernes, et cela de plus en plus" ; "cela forme à l'abstraction" ; etc.
Ce livre propose d'entrelacer ces réponses issues d'une tradition qui sut, tant chez des mathématiciens, des philosophes et des littérateurs, dire brièvement et clairement le sens ou le non-sens qu'il y avait à faire un peu ou beaucoup de mathématiques. Il s'agit donc ici d'une approche culturelle du sens des mathématiques.
Cet ouvrage n'entend en aucune façon prêcher et convaincre tout un chacun qu'il est bon de faire des mathématiques. Il se propose d'exposer des raisons d'en faire ou de ne pas en faire, ce qui est aussi une façon de cerner leurs limites. S'il s'adresse en premier lieu à ceux qui enseignent les mathématiques, principalement en primaire et en secondaire, il s'adresse aussi à tous ceux qui ont eu affaire à un enseignement de mathématiques, qu'ils en aient été heureux, malheureux ou indifférents.