Dans l'un de ses derniers recueils de notes, De la certitude, Wittgenstein s'interroge, à la suite de Moore, sur l'étendue de notre savoir et sur la distinction conceptuelle entre savoir et certitude. L'approche grammaticale marque une rupture avec le traitement classique de ce problème philosophique : c'est le sens des attributions de savoir - et corrélativement des expressions de doute - que Wittgenstein questionne. Le recours à des jeux de langage ordinaires et fictifs permet de décrire et de clarifier les usages de "savoir", de "croire" et d' "être certain". Il en découle une conception anti-intellectualiste de la certitude aux antipodes de celle, inaugurale, de Descartes : Wittgenstein nous exerce à concevoir une certitude qui n'est plus appréhendée dans les termes de l'évidence, mais résolument immanente à nos pratiques.