« L’art est fait pour troubler » et la beauté arrête et appelle le silence ; parler sur l’art ne serait-il pas alors une vaine prétention ? La volonté, peut-être, d’en finir avec la présence irrécusable et gratuite de l’œuvre et de l’intégrer dans le réseau rassurant des discours ? Peut-on d’ailleurs parler de l’art ? À partir de quand et pourquoi l’« art » apparaît-il comme concept ? Si l’art est une expérience de l’extrême, n’est-il pas en même temps la seule expérience à se donner pour ce qu’elle est : une illusion, un jeu, un simulacre ? Et pourtant l’art n’a-t-il pas aussi un effet de vérité ? C’est à ces questions et à d’autres qu’est consacré cet ouvrage qui vise simplement à souligner le caractère énigmatique de l’art : moins que jamais, l’art, aujourd’hui, ne va de soi.