Nombreux sont les personnages qui s’ennuient dans les films d’Alfred Hitchcock. Certains d’entre eux s’en plaignent ouvertement, tel James Stewart, dans Fenêtre sur cour, qui a du mal à supporter, après un grave accident, l’immobilité à laquelle il est contraint. Pour d’autres, prisonniers du lien névrotique qui les attache à la mère, l’ennui est existentiel (La Mort aux trousses, Les Oiseaux), et parfois mortifère (Psychose).
Sans doute Hitchcock a-t-il dû beaucoup s’ennuyer pour avoir su si bien nous donner à vivre, par le jeu du suspense, un temps où le rythme, l’émotion et l’enfance retrouvent enfin leurs pouvoirs.