Comment prétendre livrer une présentation unifiée du vocabulaire des Présocratiques ? Notre connaissance de leur oeuvre est lacunaire, et ils sont une bonne quinzaine, en laissant de côté les sophistes, à pouvoir prétendre à l’étrange titre (moderne) de « présocratiques » qui n’indique que leur antériorité par rapport à Socrate. Aussi bien n’est-il pas ici question de proposer autre chose qu’une introduction, au travers de quelques termes cruciaux, à la lecture d’un certain nombre de ces auteurs, en particulier Anaximandre, Xénophane, Héraclite, Parménide, Anaxagore, Empédocle, Démocrite. Or, ce que l’étude de leur lexique fait essortir, c’est, selon des accentuations différentes, une certaine parenté problématique, conduisant à un questionnement radical de l’être de toutes choses, dans un langage qui, souvent, doit encore beaucoup à la tradition poétique. S’exprime là une volonté de rendre raison dont le revers est l’affranchissement à l’égard des autorités, quelles qu’elles soient, en bref une recherche sans concession de principes vrais qui aient les caractères de la nécessité – l’amorce effective de la réfl exion philosophique.