« Le langage que je parle doit nécessairement être ambigu, c’est-à-dire à double sens, pour pouvoir rendre justice à la nature du psychisme et au double aspect de celle-ci. »
Pour Jung, la réalité psychique est plurielle, ambiguë, kaléidoscopique.
L’objet qu’il étudie — l’âme — est un objet complexe, paradoxal (contenant les contraires), individuel mais aussi collectif. Lire Jung aujourd’hui, découvrir certains aspects de sa modernité, ce serait donc reconnaître l’existence d’une complexité psychique, d’un « bruit » de l’âme, irréductible aux systèmes, mais qui demande à être circonscrit, interprété au moyen de ce langage à double sens, utilisant « tous les tons de la gamme, du plus haut au plus bas » et donnant, justement parce qu’il n’est pas univoque, « une image plus complète de la réalité ».
Cette résonance de toutes les harmoniques implique la réunion et l’échange de plusieurs points de vue, l’apport, la confrontation de différentes disciplines. C’est cet esprit qui a animé, pendant plusieurs années, les six auteurs, psychanalystes et philosophes, de ce « vocabulaire de Jung ».