La fréquentation des sites de rencontres est un phénomène social en voie de banalisation. À la fois attirante et suspecte, la séduction assistée par ordinateur suscite fantasmes et enthousiasmes, mais aussi réticences et désillusions.
La tâche du philosophe n’est pas ici de porter des jugements mais d’analyser des mécanismes complexes. Les sites sont un laboratoire faisant surgir de multiples questions : Quel est l’objet de mon désir ? Quelle expérience puis-je avoir d’autrui, lorsque celui-ci reste masqué? Que devient ma propre identité lorsque je m’offre à lui comme objet de désir ?
En ouvrant à une expérience directe et concrète de la virtualité, les nouveaux espaces du discours amoureux apparaissent riches d’enseignements quant aux ressorts de nos passions bien réelles, enseignements qu’il appartient précisément au philosophe d’expliciter.