L’existentialisme est un humanisme est sans doute l’oeuvre la plus connue de Sartre ; mal connue parce que trop bien connue, dirait Hegel. On en a retenu les formules provocantes comme « je suis condamné à être libre », mais les a-t-on vraiment comprises ? On en a conservé l’allégeance de Sartre à l’humanisme, mais a-t-on bien saisi l’enjeu polémique de ce ralliement inattendu ? C’est à rendre intelligible la constitution de l’existentialisme en doctrine humaniste qu’est consacré cet ouvrage. Le but de Sartre y apparaît clairement : se situer dans le champ intellectuel, mais surtout rendre possible une moralité concrète, une morale faite par les hommes et pour les hommes dans un monde sans Dieu.