La lettre, discours adressé à une personne ou à un ensemble de personnes, est souvent le lieu de suggestions, d'avertissements ou d'exhortations, quand l'épistolier écrit pour influer sur la pensée et le comportement de son correspondant, ou même assume le rôle de directeur de conscience.
Cette fonction de l'écriture épistolaire - conseiller, diriger, prescrire - invite à examiner plus précisément la relation au destinataire, la figure d'autorité que construit la lettre pour inspirer confiance, les moyens déployés pour convaincre, l'adaptation à telle circonstance particulière, l'articulation entre perspective théorique et cas pratique. La lettre de conseil déborde d'autant mieux le cadre argumentatif de la délibération qu'elle sert parfois à conforter une opinion acquise (parénèse), recourt aux maximes et préceptes, aux exemples qui stimulent l'imitation, aux métaphores qui visent la sensibilité, avec une plasticité irréductible aux schémas rhétoriques.
Tels sont les aspects étudiés à travers ces trente et une contributions qui, de l'Antiquité gréco-romaine au XXe siècle, explorent la signification et les enjeux du conseil par voie épistolaire, qu'il s'agisse d'avis politiques, de direction philosophique et spirituelle, d'éducation religieuse, de directives de spécialistes (philologie, médecine) ou de conseils personnels.
Ce volume est le neuvième à s'inscrire dans la série Epistulae antiquae publiée depuis 2000 par les latinistes de l'université François-Rabelais de Tours.