Cathédrale méconnue, Saint-Gatien de Tours suscite dès l'abord l'admiration par sa façade occidentale. Son décor sculpté foisonnant, qui dissimule des vestiges du XIIe siècle, rappelle que la ville fut l'un des foyers de la première Renaissance. Le portail franchi, la remarquable harmonie de la nef, des XIVe et XVe siècles, conduit le regard vers le choeur du XIIIe siècle, qui achève de séduire par la pureté et l'équilibre de son dessin. La douce lumière qui y règne est filtrée par les merveilleux vitraux qui garnissent ses fenêtres hautes.
À l'un des plus remarquables chevets gothiques, il convient encore d'ajuoter le cloître dit de la Psalette, dont les galeries des XVe et XVIe siècles se développent au nord de la cathédrale. Si la beauté de Saint-Gatien est le fruit d'un chantier qui s'étala sur près de quatre siècles, la création y a toujours droit de cité, comme l'illustrent les récents vitraux du transept nord.
Après avoir subi la furie iconoclaste en 1562 et échappté à la démolition à la Révolution, la cathédrale est l'objet, depuis le XIXe siècle, de l'attention soutenue du service des Monuments historiques qui lance périodiquement les indispensables travaux que sa conservation exige.
D'importantes restaurations ont ainsi été menées au cours des trois dernières décennies, tant sur le monument que sur son riche mobilier. Elles sont stimulé les recherches et contribué à améliorer l'état des connaissances. Ainsi, un nouveau regard est aujourd'hui porté sur la cathédrale, que le présent volume souhaite partager avec le plus grand nombre.