Ce travail de thèse porte sur le parcours des femmes victoriennes et édouardiennes dans l'univers carcéral londonien. Il se concentre sur une période charnière de l'histoire pénale allant de la nationalisation des prisons pour peines courtes, en 1877, à 1914. Il lie la notion de criminalité à celle de la déviance sous le prisme du genre : condamnations pénales, morales, sociales et médicales allaient parfois de pair pour les femmes, estompant les frontières entre criminalité, rébellion et, parfois, raison et déraison. Cette thèse sillonne avec les détenues les couloirs des tribunaux, des prisons, des établissements spécialisés dans le traitement de l'alcoolisme féminin et des refuges pour anciennes criminelles. Elle s'inscrit dans la perspective des études de genre et s'efforce de ne pas estomper l'expérience carcérale masculine. À l'aide d'archives d'en haut et d'en bas, ce travail remet en question certaines des théories élaborées par les historiens des prisons en matière de jugement pénal, de traitement carcéral et d'appréhension médicale.