Cet ouvrage vise à montrer qu'un travail psychothérapeutique profond et intense peut être engagé avec des patients en crise se présentant dans un service d'urgence.Dans notre société qui réserve un triomphe au paraître, à l'immédiateté et au faire, nombreux sont ceux qui ne vivent pas réellement leur vie. Ils avancent en présentant une collection de masques, espérant ainsi correspondre aux attentes des autres. Le pédiatre et psychanalyste Donald Winnicott a appelé faux-self ce type de personnalité organisée autour d'un vide intérieur.
Au fil du temps, le faux-self s'est forgé une carapace, un carcan de règles, de devoirs, de croyances et d'interdits qui l'obligent à imposer à la face du monde un être factice. Sa quête éperdue de lui-même dans le regard de l'autre le conduit inexorablement à se perdre. La crise surgit notamment lorsque la détresse de ne pas être soi devient insupportable.
À travers cet ouvrage, Danièle Zucker explique comment un travail psychothérapeutique profond, intense et souvent fécond peut être engagé avec les patients en crise. En laissant émerger l'essence même du sujet, la crise peut se transformer en un moment propice au changement. Elle peut permettre d'analyser la situation actuelle, de remonter le cours du temps en osant faire face à la part archaïque qui se dévoile, et ainsi d'établir les conditions favorables à l'amorce d'une « croissance psychique ».
Penser la crise intéressera tout particulièrement les professionnels de la santé mentale confrontés aux situations de crise. Il passionnera également ceux et celles qui se sentent prisonniers d'un tel fonctionnement, et les encouragera à oser prendre leur envol.