Cet ouvrage aborde les processus de partage des espaces dans des villes où sphères civile et militaire ont cohabité, en rematérialisant l’occupation de l’armée et ses besoins en termes d’espaces afin d’évaluer son rôle dans la construction urbaine.
À l’articulation de l’histoire de l’architecture et de l’histoire des cultures urbaines, cet ouvrage aborde la question du partage des espaces, des interactions, perméabilités et points de suture entre populations civiles et militaires dans la ville moderne et contemporaine. Les échelles convoquées y sont multiples, englobant tant la composition et/ou la recomposition des villes (villes de garnison, places-fortes, villes soumises à une double gouvernance) que des typologies architecturales aux frontières fluctuantes, qu’elles aient été privées, militaires, publiques et même religieuses. Y sont ainsi explorés de nombreux cas d’hybridations et d’appropriations tant par les populations civiles que militaires : de la maison forte au logement des soldats chez l’habitant, des magasins à vivres / granges aux places d’armes / marchés sans oublier les esplanades-promenades, Champs-de-Mars / places publiques, portes de ville / cabarets, fossés-viviers, glacis-vergers, bastions-potagers qui sont, tour à tour, partagés et transformés.