Dans une chambre d'hôpital chargée de non-dits, quatre sœurs aux rapports conflictuels se retrouvent au chevet de leur mère.
Constance et ses filles – Pise, Eiffel, Magne et Ivoire – savent que sa mort approche. Chaque jour, tour à tour, les quatre soeurs rendent visite à leur mère, lui demandent comment elle se sent, puis lui font la lecture. Elles lui lisent « son Dante », le manuscrit dans lequel Constance raconte l’histoire d’amour réelle et jamais révélée entre Dante et Dame Gentucca, qu’elle a tissée à partir de lettres authentiques. Mais ces visites à « l’arbre-mère » réveillent tous les dysfonctionnements des relations familiales : Magne, l’aînée, a élevé ses soeurs à la place d’une mère trop absorbée par l’écriture, et a quitté le foyer tôt pour fuir Pise, qui puisait dans son énergie à outrance. Eiffel et Ivoire ne peuvent – ou ne veulent – pas s’investir autant que Pise, qui porte sur ses épaules l’accompagnement de proximité et la peur que chaque jour soit le dernier. Ces cinq voix de femmes s’entremêlent. Au chevet de leur mère, les filles lisent à haute voix, car Constance ne parle plus. Elle a tant à dire, mais n’en a plus la force. Alors, dans cette chambre où l’on n’attend plus rien que la mort, la lecture est un semblant de conversation, quand les souvenirs, les regrets, la rancoeur et l’amour restent enfermés dans l’intimité de la pensée.