Depuis des siècles, les Alpes sont une terre d'élection pour les voyageurs. Une notion qui prend tout son sens à l'aube des Temps modernes, avec les savants, les artistes, puis les touristes. Du voyage de découverte à celui d'agrément, comment les guides et récits de voyage ont construit le regard porté sur les Alpes.
De tout temps, les chemins de l'alpe ont été parcourus, à pied, à cheval ou en voiture, comme en témoignent de nombreux récits. Jusqu'au XVIIIe siècle pourtant, on voyage rarement pour son plaisir. Pèlerins, artisans, colporteurs ou soldats arpentent les montagnes par nécessité plus que pour "voir du pays". À l'aube des Lumières, quelques pionniers curieux commencent à sillonner les Alpes à la manière des explorateurs, pour en découvrir les merveilles et en percer les secrets. Ils seront suivis par une cohorte de savants et de cartographes, qui vont tracer la voie aux amateurs du "voyage aux glacières".
Aristocrates ou artistes adeptes du Grand Tour inaugurent une nouvelle façon de voyager par monts et par vaux : le tourisme. Récits et guides fleurissent, façonnant le regard sur l'univers alpin et drainant sur des routes de plus en plus carrossables d'innombrables voyageurs avides de beaux paysages. Aujourd'hui encore, les Alpes restent un terrain d'élection pour des voyages au long cours, au fil des grandes routes panoramiques comme au gré des chemins de traverse.