En 1983 a lieu la « Marche pour l’égalité et contre le racisme », de Marseille à Paris avec quelques détours. Ce mouvement non violent, lancé notamment par Christian Delorme, curé engagé de la banlieue de Lyon, réunit des filles et des garçons, dont Toumi Djaïdja, qui fut gravement blessé d’une balle tirée par la police. On tabasse aux Minguettes comme dans tout le pays où on ne compte plus les agressions ni même les meurtres contre les « Arabes ». C’est le fruit amer d’une décolonisation mal acceptée.
En évoquant ce moment de notre histoire, Maryline Desbiolles interroge sans concession notre relation à l’autre, et plus particulièrement notre rapport convulsif à l’Algérie. C’est un livre d’indignation contre ce qui nous gangrène, contre le refus de l’étranger. Il est porté par une langue puissante, parfois litanique, comme un chant qu’on ne peut étouffer.