Un jour de printemps, lors du premier confinement, oubliant le rugby qui jusque-là comblait son existence, Baky Meité, sportif professionnel, se fait embaucher à Sainte-Périne, hôpital gériatrique du XVIe arrondissement de Paris. Il y est engagé comme agent d’entretien, un poste bien modeste mais qui lui permet de lutter à sa manière, discrète et concrète, contre cette saleté de virus.
Là, il mène un quotidien d’humilité : des jours entiers à désinfecter les rampes, les poignées de porte, les extincteurs, à arpenter en tous sens les couloirs. Le travail est répétitif, harassant, mais Baky, colosse zélé, puise auprès de collègues virevoltants une énergie fantastique. Il se présente lui-même avec dérision comme un « homme-chiffon », affublé de serpillières bleues, « l’homme qui ne laisse pas de trace ».
Voici le récit de ses heures parmi les travailleurs invisibles et sacrifiés, soignant et nettoyant sans relâche pour faire tourner l’hôpital avec une humanité réconfortante.
Baky Meité, né en 1983, a joué dans des clubs français de haut niveau (Massy, Béziers, le Stade Français, Carcassonne) et a été capitaine de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Il a mis terme à sa carrière.