Les profs trouvent qu'il s'en sort bien «pour un étranger». Les policiers s'adressent à lui en petit-nègre. Lui, il s'est choisi un drôle de nom, qu'il aime «parce que là, on voit pas que je suis arabe. Pas comme Ben Abdallah que je suis obligé de porter comme une djellaba toute la journée en classe.»
Béni est français. Ses parents, algériens. Et la société, compliquée. Alors quand on lui demande d'où il vient, il répond qu'il est «d'origine humaine», pour rire...
Dans les années 70, lorsque les cités ne sont pas encore des «téci», un adolescent apprend à ravaler la honte et la colère pour laisser libre cours à sa rage de vivre communicative.
Par l'auteur du Gone du Chaâba.