Comment penser le désir sacrificiel qui s’est emparé de tant de jeunes au nom de l’islam ? Cet essai propose une interprétation dont le centre de gravité est ce que j’appelle le surmusulman. Il s’agit d’une figure produite par un siècle d’islamisme. Je l’ai décelée dans ses discours, mais aussi à partir de mon expérience clinique.
La psychanalyse permet, en effet, d’explorer les forces individuelles et collectives de l’anticivilisation. C’est ce que requiert ce qu’on appelle aujourd’hui « radicalisation » comme un symptôme social et psychique.
?La désignation de surmusulman a ici la valeur d’un diagnostic sur le danger auquel sont exposés les musulmans et leur civilisation. Cependant, un autre devenir est possible. C’est la raison pour laquelle cet essai se termine par un chapitre sur le dépassement du surmusulman.
Fethi Benslama
Membre de l’Académie tunisienne, psychanalyste, professeur de psychopathologie clinique à l’université Paris-Diderot, il a notamment publié au Seuil, avec Farhad Khosrokhavar, Le Jihadisme des femmes. Pourquoi ont-elles choisi Daech ? (2017).