Le harem et les cousins
Germaine Tillion nous démontre que l’oppression des femmes sévit aussi bien dans les pays chrétiens que musulmans et qu'aucun n’a su totalement repousser cet héritage de la préhistoire et du paganisme. Le pire est que cet asservissement ne profite à personne : l’aliénation des femmes aliène les hommes et appauvrit dramatiquement les régions où elle pèse le plus. Il aura fallu qu’une ethnologue célèbre remonte jusqu’aux origines de l’humanité, se fonde sur ses travaux scientifiques, interroge sa mémoire pour que nous soyons propulsés, incidemment, à l’avant-garde d’un féminisme jusque-là trop empêtré dans l’inventaire de ses différences pour analyser le mal commun qui frappe à la fois l’oppresseur, sa victime et la civilisation qui les porte.
Germaine Tillion (1907-2008)
Ethnologue et historienne, elle a notamment publié au Seuil Ravensbrück (1973 et 1988), Il était une fois l’ethnographie (2000), Combats de guerre et de paix (2007) et Fragments de vie (2009).