Une histoire de la violence
L’actualité place la violence sur le devant de la scène. Thème cher aux sociologues et aux politiques, elle est aussi un objet d’histoire. À rebours du sentiment dominant, Robert Muchembled montre que la brutalité et l’homicide sont en baisse constante depuis le XIIIe siècle.
Un contrôle social de plus en plus étroit des adolescents mâles et célibataires, doublé d’une éducation coercitive des mêmes classes d’âges, peut expliquer cette régression de l’agressivité. Peu à peu, la violence masculine disparaît de l’espace public pour se concentrer dans la sphère domestique, tandis que la littérature populaire se voit chargée d’un rôle cathartique. L’Europe occidentale actuelle enregistre en moyenne cent fois moins de meurtres qu’il y a sept siècles.
Robert Muchembled
Professeur émérite à l’université Paris-XIII, chevalier de la Légion d’honneur, Robert Muchembled a écrit plus de trente ouvrages, notamment Les Ripoux des Lumières (Seuil, 2011), Insoumises (Autrement, 2013) et Mystérieuse madame de Pompadour (Fayard, 2014).