La surprise, le coup de foudre amoureux, le chagrin, la peur, la colère, la joie, la compassion, nous faisons tous en tout lieu et à tout âge l’expérience d’émotions plus ou moins intenses qui nous marqueront pour la vie. Julien Bernard, toujours attentif aux frontières de l’humain, s’intéresse à ces “points de frottement” qui souvent nous dominent jusqu’à nous paralyser, quand ils ne nous mettent pas en action.
C’est par elles que nous nous inscrivons affectivement dans le monde naturel et social, par elles que nous nous positionnons face aux autres et que nous développons notre rapport au monde.
Ressentir des sentiments implique l’hétérogénéité des réalités subjectives et quantitatives qui nous entourent, d’où la difficulté méthodologique que rencontre le sociologue pour les saisir et les étudier. L’enjeu consiste à analyser en amont les déterminismes qui en seraient à la base et, en aval, la dynamique irrésistible que leur expression introduit.
Devenue une science à part entière incontournable dans les pays anglo-saxons, la “sociologie des émotions” est aujourd’hui un enjeu de premier plan pour les sciences sociales. Nos systèmes de communications ont évolué au point de devenir centraux dans la vie de chacun et nous sommes désormais inscrits dans une “société émotionnelle” pour une longue durée où désormais les sentiments devenus valeurs marchandes se font concurrence bien au-delà de nos personnes.