« Ce n'est ni un roman sur la guerre, ni un roman de guerre. Ce roman, c'est carrément la guerre. On comprend, juste après avoir lu ces pages, qu'une guerre ne peut pas vraiment être racontée si on n'écoute pas ce que racontent les femmes qui l'ont vécue. Un roman splendide. » Roberto Saviano
« Les bombes de ton otan tiennent le ciel dans leur main, mais la terre, elle, doit se débrouiller comme elle peut. »
Mars 1999, Kosovo. Les bombes pleuvent sur Pristina, la ville est encerclée par les Serbes, personne ne bouge.
Trois jeunes femmes se retrouvent coincées dans un appartement, à attendre. Les jours sont occupés par la peur, par l'ennui. Plus d'électricité, plus d'eau, plus de téléphone. Parfois elles tentent une sortie pour aller téléphoner à l'autre bout de la ville. Ou pour acheter du pain. Activités à haut risque. À la télévision, la propagande bat son plein. On ne capte plus les chaînes étrangères.
Dans les rues les milices ont carte blanche. On observe la ville derrière des couvertures. On veut vivre, on veut mourir, on veut tout plutôt que cette crise de nerfs perpétuelle, avec la peur qui ne lâche jamais prise.
À l'étranger, les exilés kosovars se retrouvent isolés au milieu de gens insouciants et futiles, dans le monde de l'abondance et des crèmes antirides. Ils regardent la guerre à la télé, une guerre propre et sans bavures où les villes sont toujours vues d'en haut. Elle est vraiment parfaite, cette petite guerre, une guerre-modèle, sans morts ni blessés, qu'on mène depuis le ciel à coups de délicates frappes chirurgicales.
Dans un style sobre et intense, Elvira Dones donne la version des assiégés, qui écoutent tomber les bombes envoyées par leurs sauveurs.
Elvira Dones est née à Durrës et a grandi à Tirana, en Albanie. Elle quitte l'Albanie en 1988 et s'installe en Suisse, où elle écrit plusieurs romans, nouvelles et scénarios. Elle vit désormais en Californie. Elle a publié Soleil brûlé en 2005 aux éditions Anne Carrière.