Tandis que don Gino, vieux parrain d'un clan calabrais, chemine à l'aube vers son jardin de montagne, ses petits-fils et leurs complices traversent la France en direction de Fleury-Mérogis. Ils vont réaliser la spectaculaire évasion d'un groupe d'amis : Mister B., ancien marine au Viêtnam, Andreï, ex-tueur russe, Hakim, Druse, Kismi Urruela, terroriste basque.
Le même jour, Jeremy Biren maquille en suicide le meurtre de son amant styliste dans une demeure sarde. Il travaille pour son père Bobby, ex-général qui fut l'ami de Mister B. au Viêtnam. Bobby Biren dirige American Taste, holding internationale de produits de luxe et paravent d'un très puissant réseau de narcotrafic auquel participent un chef de la police antidrogue, un roi de la coke milanais, un banquier géorgien, et bien d'autres, policiers ou anciens des forces spéciales.
Malgré la disproportion des moyens, les évadés, qui ont tous un compte personnel à régler avec Bobby Biren, vont lui livrer une guerre sans merci.
Là où l'affrontement va se dérouler, dans cette zone grise entre pouvoirs officiels et crime organisé, nul ne peut se prétendre innocent mais chacun aura des raisons d'aimer et de souffrir. De la Crète à la Nouvelle Angleterre en passant par la Colombie et tous les coins d'Italie, dans les coulisses ensanglantées de la haute couture ou sur les sentiers de l'Aspromonte, dans les bateaux et les avions qui irriguent l'économie noire, c'est à une véritable épopée du crime contemporain que nous convie un de ses plus fins connaisseurs. L'étonnant est qu'il arrive, avec son talent de conteur et la sobriété de son style, à nous faire sentir que, même au plus noir des activités humaines, l'amour et l'amitié peuvent encore frayer leur chemin, et parfois l'emporter.
Gioacchino Criaco a 47 ans. Après avoir été avocat à Milan, il est revenu dans son village d'Africo, Aspromonte, travailler sa terre, au contact des réalités qu'il décrit. Il est l'auteur des Ames noires (Métailié, 2011).