Will marche dans Clapham Road. Il doit absolument se procurer sa dose quotidienne d’héroïne avant d’aller travailler. Et il n’a que 57 pence en poche. Nous sommes à Londres, le 6 mai 1986.
Ainsi commence cet extraordinaire récit autobiographique, qui relate cinq moments clés de la vie de son auteur. Car Will, c’est Will Self, éternel enfant terrible d’une littérature britannique qu’il ne cesse de perturber depuis son premier roman, Vice-Versa, jusqu’à sa trilogie «?moderniste?», Parapluie, Requin, Phone.
Qu’est-ce qui pousse cet écrivain, l’un des plus doués de sa génération, à revisiter sa jeunesse?? La nostalgie?? Certainement pas. La honte d’avoir été un junky?? C’est peu probable. À l’instar de Joyce écrivant l’admirable Portrait de l’artiste en jeune homme, Will Self revient à la source même de son œuvre : la crise existentielle d’où jailliront plus tard des romans pleins d’une énergie sauvage.
Brillant, comique, émouvant, ce livre est un feu d’artifice littéraire unique en son genre.
Will Self est né en 1961 à Londres. Tous ses livres ont paru aux Éditions de l’Olivier, parmi eux Mon idée du plaisir (1997), La Théorie quantitative de la démence (2000), Dorian (2004), No Smoking (2009) et Le Livre
de Dave (2010).
Traduit de l’anglais par Françis Kerline.