Qu’est-ce qu’être juif pour ceux qui ne savent pas eux-mêmes en quoi ils le sont ?
Brusquement confronté à sa judéité dans l’après-coup des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, Bernard Vorms s’interroge. Et si cette prise de conscience tardive n’était, finalement, que l’effet de l’âge ? Français, il l’est et ne peut en douter. Mais juif ? « Je le suis comme vous ne l’êtes pas », pourrait-il dire, à la manière de Raymond Aron.
Pour ce lecteur boulimique, la réponse est peut-être dans les livres. De Montaigne à Bernard Frank en passant par Emmanuel Berl et Isaiah Berlin, sans oublier les grands classiques de l’antisémitisme (Drumont, Bernanos, Drieu, Morand), il explore sa bibliothèque. En vain.
La solution est peut-être ailleurs, dans « la vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue ».
À condition d’en rire. Comme dans une histoire juive.