« Care » : sollicitude, soin, coeur rendent imparfaitement l’idée, analysée ici, d’une réflexion sur la place du souci pour autrui. Le care propose une anthropologie aux conséquences néfastes : dans le monde que dessinent les théoriciens du care, il y aurait d’une part des individus vulnérables et dépendants, en attente de care, de l’autre des individus qui se croient autonomes et autosuffisants. Les seconds – les caregivers – construisent cette fausse image d’eux-mêmes sur le travail des premiers – les caretakers – qu’ils exploitent souvent sans même s’en rendre compte.
La confusion entre social et politique, entre privé et public, entre morale rationnelle universelle et sentimentalisme particulier sont trois indices de cette dérive éthique et politique.