« Alors donc, au départ, il y a ça : la maison blanche simple et bourgeoise prêtée ou soldée, peu importe, et puis le reste, le fond : Antoine s’est jeté du pont de Normandie et elle ne sera jamais légère malgré ses quatorze ans et les champs de coquelicots rouges qui éclatent dans sa tête et l’écrasement du ciel délaissé, les vagues violentes des champs d’herbes sèches qui ondulent subitement, l’odeur de boucherie de ce mois de juillet vibrant. »
Elle est rêche, nerveuse, tordue, électrique. Elle ne peut plus attendre, il faut qu’elle rencontre un garçon. D’errances en déplacements sur une île de vacances, dans un village où elle n’a pas sa place, l’adolescente marche. À la recherche d’autres, pour enfin être vue, car qui peut vivre sans être vu, aimé, désiré ?
Emmanuelle Richard restitue admirablement la sauvagerie de l’adolescence dans ce roman déchirant mais dépourvu de toute forme de sensiblerie