« Ma mère n’avait pas d’opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis.
Ses ennemis étaient : le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d’à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient : Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés antilimaces, et moi, au début. »
Les oranges ne sont pas les seuls fruits recrée sur le mode de la fable l’enfance de Jeanette, double fictionnel de l’auteur. À la maison, les livres sont interdits, le bonheur est suspect. Seul Dieu bénéficie d’un traitement de faveur. Ce premier roman nourri par les légendes arthuriennes ou la Bible célèbre la puissance de l’imaginaire. Tout semble vrai dans ce récit personnel mais tout est inventé, réécrit, passé au tamis de la poésie et de l’humour. Publié en 1985 en Angleterre, Les oranges ne sont pas les seuls fruits a connu un immense succès, devenant rapidement un classique de la littérature contemporaine et un symbole du mouvement féministe.
Née en Angleterre en 1959, Jeanette Winterson est romancière et essayiste. Elle a publié notamment Écrit sur le corps, Le Sexe des cerises (Plon, 1993 et 1995) et Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? (Éditions de l’Olivier, 2012).
« Les livres de Jeanette Winterson, apatrides et sans visage, brillent des multiples reflets de la grande Albion : la majesté de Shakespeare, l’absolutisme de Lawrence, le calme de Woolf ou la farce de Chaucer. C’est une magicienne. »
Ali Smith, The Scotsman