Fonctionnant en réseau, les trois novellas qui composent ce livre auscultent la maladie mentale, trouble individuel mais surtout psychose collective. On croise ainsi Self, ou plutôt ses doubles de fiction, obsédés par le nanisme, en proie à des hallucinations et arpentant les rues de Los Angeles afin de découvrir « qui a tué le cinéma ». Salman Rushdie, Bret Easton Ellis, Orson Welles et quelques scientologues célèbres font aussi une apparition dans ces contes de la folie peu ordinaire qui revisitent les grands classiques de l’imaginaire hollywoodien comme le film noir ou la théorie du complot. Au-delà de la satire et d’une irrésistible fantaisie, Will Self rend surtout hommage à son maître, J.G. Ballard, en interrogeant la place de chacun dans une modernité au bord du précipice.