« Ils atteignirent la vallée en milieu de matinée. Au détour d’un virage, ils aperçurent les eaux calmes du lac. Le voyage avait duré une heure, une heure pendant laquelle Adam et Anna n’avaient échangé que peu de mots. Elle et le petit avaient dormi un bon moment, bercés par la musique qui passait à la radio et l’air rafraîchi des sous-bois s’engouffrant par les vitres entrouvertes et glissant dans leurs cheveux. Adam avait conduit comme un automate, les yeux rivés sur la route, bifurquant aux embranchements, freinant, accélérant, et traversant les villages sans même en avoir conscience, l’esprit occupé par la fugue de Vasco. Dès qu’il coupa le contact, il eut le sentiment qu’il ne reverrait jamais son chien. »
La chaleur est écrasante. Le drame peut commencer.
Avec une extraordinaire économie de moyens, Sébastien Amiel parvient à nous faire partager les émotions les plus secrètes d’Adam, un homme habité par une inquiétude diffuse, étranger à lui-même et au monde.