« Pour la mère de Spooner, cet accouchement marquait la fin d’un mois épuisant : d’abord le crève-cœur de voir (pour la deuxième fois) Eisenhower l’emporter sur le démocrate Adlai Stevenson, puis la mort de son père, puis la soudaine et mystérieuse maladie de Ward, son mari, et à présent ce funeste accouchement dont le travail interminable avait entraîné la mort du plus beau de ses jumeaux, Clifford, son premier fils. Et ensuite ? Qu’avait-elle à montrer en récompense de ses souffrances ?
Spooner. Warren Whitlowe Spooner, 2,270 kg, cinquante-trois heures rien que pour franchir le portillon. »
Né dans les années 50 à Milledgeville (Géorgie), Spooner est intenable. Enfant agité, adolescent rebelle, il est élevé par son beau-père, Calmer Ottosson. Cet ancien officier de marine, expulsé de l’armée, consacrera sa vie à tenter, en vain, d’empêcher Spooner de semer autour de lui le chaos et la désolation.
Ce livre au souffle ample, qui alterne le drame et la comédie, jusqu’à la farce, est le portrait magnifique d’une Amérique qui croyait encore à des valeurs que notre époque allait bientôt balayer. En créant Warren Spooner, son double de fiction, Pete Dexter nous livre son roman le plus personnel.
traduit de l’anglais (États-Unis) par Olivier Deparis.