Face à toutes les violences, la tendresse absolue d'une mère
Toutes les nuits, Ellen voit sa mère s'enfoncer lentement dans la rivière tandis qu'il pleut doucement, toutes les nuits elle voit la robe mouillée plaquée par l'eau sur le ventre de sa mère. Ellen a aujourd'hui soixante ans et son enfance reflue dans ses souvenirs, d'abord la sensation de faim, pendant de longues années elle et ses frères n'ont jamais mangé à satiété. Puis les humiliations, les déménagements au gré du chômage, les maisons de plus en plus misérables en Caroline du Nord. Enfin, la violence de ce père alcoolique. Au fil de la rivière de ses rêves elle comprend et reconnaît le désespoir de cette femme qui se noie, sa mère. Elle donne aussi la clef de sa tendresse absolue pour ses propres enfants.
Grimsley trace avec une subtilité remarquable les mécanismes de la mémoire. Comme un sismographe à la pointe extrêmement fine, l'écriture du romancier accompagne les moindres tressaillements du souvenir.
Raphaëlle Rérolle, Le Monde
L'Enfant des eaux séduit par les notes de poésie qui émaillent une histoire dont le réalisme social ne sombre jamais dans la caricature.
Sylvie Bauer, La Quinzaine littéraire
Jim Grimsley est né en 1955, il vit à Atlanta. Découvert d'abord en Europe, il connaît un grand succès aux Etats-Unis où son roman Les Oiseaux de l'hiver a reçu le prix du Premier Roman de l'Académie des Beaux-Arts de New York. Il est aussi l'auteur de Confort et Joie.