– Attends de voir, a dit Raffa d’un ton sec, on n’est qu’au début. Sûrement qu’il rentrera cette nuit, les gens ne disparaissent pas comme ça.
Ce jour-là, Anil n’est pas rentré de son déjeuner. Sa femme, Mirna, s’est inquiétée.
Au bout de quelques jours, il a fallu se rendre à l’évidence : Anil avait bel et bien disparu sans laisser de trace, laissant derrière lui sa maison, sa famille, ses amis et son magasin. Comme s’il s’était volatilisé.
Désespérée, Mirna fait face à cette absence qui ressemble à un abandon. Jusqu’au moment où, de guerre lasse, elle décide de refaire sa vie. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car nous sommes à l’île Maurice, petit monde clos où il est difficile de se cacher…
Barlen Pyamootoo a l’oreille absolue. Rien ne lui échappe, ni la misère ni la grandeur de ce peuple dont le quotidien est tissé de grotesque et de merveilleux. Comme ses romans précédents, L’Ile au poisson venimeux nous entraîne dans un voyage intérieur, loin de tout exotisme.