Et si les enfants ne naissaient que pour corriger les erreurs de leurs parents ? Nos vies familiales ressembleraient alors à des copies surchargées de ratures et de remarques – « faux », « mal dit », « à revoir » –, ponctuées de points d’exclamation ou d’interrogation.
Dans le livre de Jonathan Franzen, la famille s’appelle Lambert, mais c’est de l’Amérique qu’il s’agit, de sa manière de vivre, de ses idéaux : un continent entier en train de sombrer doucement dans la folie.
Alfred, Enid, et leur trois enfants – Gary, Chip et Denise – sont les cinq héros de ce roman-fleuve où défilent toutes nos contradictions : le besoin d’aimer et le la guerre conjugale, le sens de la justice et l’obsession des stock-options, le goût du bonheur et l’abus des médicaments, le patriarcat et la révolte des fils, la libération des femmes et la culpabilité de tous.
C’est cela, Les Corrections : une « tragédie américaine » dont la puissance balaye tout sur son passage. Mais aussi une comédie irrésistible, un humour qui s’autorise à rire de tout, une férocité sans limites.
Et le sens aigu de notre appartenance à la communauté humaine.
Dès sa parution aux États-Unis, en septembre 2001, Les Corrections est salué unanimement par la critique comme un des livres phares de ce début de siècle. Il s’est vendu à un million d’exemplaires, après avoir occupé pendant sept mois consécutifs la liste des meilleurs ventes du New York Times.
C’est la première fois qu’un écrivain qui se réclame d’auteurs « littéraires » comme Thomas Pynchon, William Gaddis ou Don DeLillo obtient un tel succès populaire.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Rémy Lambrechts.