Ils s’appellent Max, Gerbert, Fleur, Melissa Scholtès.
Ils ont peur. Que l’avion s’écrase, que le train déraille, que leur conjoint se noie ou cesse de les aimer, qu’un enfant ait un accident.
Pour se rassurer, ils pensent très fort à un mot, une phrase ou une image, comme on serre dans sa poche une patte de lapin.
Petites guerres intérieures. Chaos intimes. Paysages mentaux.
Deux corbeaux y promènent avec insistance leurs silhouettes à l’encre de Chine. Pourquoi des corbeaux ? « Parce qu’ils savent », nous dit l’auteur, « qu’ils sont mortels. Ça les rend intelligents, névrosés, cruels, intéressants, tendres aussi. » Comme l’oiseau cher à Edgar Poe, ils répondent d’un nevermore à nos interrogations inquiètes.