Une ferme en Californie, deux sœurs (Anna et Claire) et un garçon (Cooper), un amour fou, une nuit d’orage, un père meurtrier : ça commence très fort, comme dans un roman des sœurs Brontë, passions adolescentes et tourments éternels.
Les années passent, nous voici à Las Vegas, en plein roman noir. Cooper est devenu un joueur professionnel, et c’est Claire qui lui sauve la mise en le protégeant des gangsters qui veulent sa peau.
Changement de décor : le Sud-Ouest de la France, aujourd’hui. Cloîtrée dans une maison mystérieuse, Anna se penche sur la vie d’un obscur écrivain du début du XXe siècle, Lucien Segura, et tombe amoureuse d’un manouche.
Changement d’époque : cette fois, nous sommes dans un roman de Giono, le Giono stendhalien, caracolant sur les traces de Lucien Segura.
Et soudain tout s’éclaire. Anna, Claire, Cooper, Segura, le manouche sont comme les notes d’une chanson, des variations sur un thème, une de ces ritournelles comme en connaissent les artistes pour qui l’Éternel Retour n’est pas un vain mot.
Si, comme le pensait Nabokov, tout grand écrivain possède le « pouvoir d’enchantement », alors nul doute que Michael Ondaatje fasse désormais partie d’entre eux.
Traduit de l’anglais (Canada) par Michel Lederer.