Traduit de l'anglais par Katya Andreadakis Berger
« L'hiver est fini, c'est le printemps. Les nuits sont encore suffisamment froides pour faire frissonner un corps mal couvert, mais plus assez pour le tuer. C'est pas si mal, non, d'avoir survécu une nouvelle fois à l'hiver ? Tout bourgeonne. Les radis de Vica sortent déjà de terre. La bâche de plastique que Vico a étalée par-dessus les a bien aidés, mais pas autant que le terreau que nous avons volé pour les nourrir. »
Ils s'appellent Liberto, Malak, Joachim, Alfonso, Vico, Vica. Ils vivent dans un terrain vague, à proximité d'une voie rapide, parmi les détritus et toutes sortes d'objets broyés, de machines cassées. King raconte vingt-quatre heures de leur vie.
Mais qui est King ?
King est la voix du conteur. C'est un chien. Ou, si l'on préfère, le point de vue d'un chien sur cette humanité précaire – les SDF – qui tente, à l'aube du XXIe siècle, de survivre au milieu des déchets abandonnés par la société de consommation.
King est le roman d'un « écrivain public » : il parle pour les pauvres, il ne parle pas en leur nom. C'est pourquoi le nom de l'auteur n'apparaît pas sur la couverture.