« Une femme aurait traversé les barrages avec une arme à feu dans son sac. »
À partir de cette image, énigmatique et silencieuse, se développe une suite de récits, éclats de trajectoires individuelles ou collectives, dont l'auteur semble n'avoir conservé que le noyau, la force d'attraction magnétique. Les territoires autour desquels s'ordonne ln situ – camps de réfugiés, périphéries des villes, déserts criblés d'obus, frontières, zones de transit et aires de surveillance – constituent un arrière-plan sur le fond duquel se détachent les traces, les rêves, la mémoire d'une humanité en proie à la dispersion, à la fuite ou à l'isolement.
Dans une langue hantée par les milliers d'échos qui nous parviennent de la planète, Patrick Bouvet transcrit la douleur de notre époque, et son envers : un monde segmenté, contrôlé, devenu étranger aux hommes qui l'habitent, où la parole, la nôtre, celle de « l'individu isolé », semble sans pouvoir.