« Au commencement le papa rentre dans la maman. Sans frapper. Ou en frappant s'il est chafouin. Joueur. L'enfant s'emmerde un peu en attendant que ça se passe. Plus tard, il court les filles dans les voitures, tape des ballons avec la tête, se prend des taquets, pile dans les dents. Son éducation est en marche, se dit-il. Téléphone à la cavalerie. D'une voix gracile, mais ferme. C'est alors que tout s'emballe. Les mères portent des minis, les pères préfèrent se trouer le foie, casser les couilles. Certains sont à deux doigts de mourir, puis meurent. La situation se précise : le monde est tout rempli d'énergumènes abscons, le garçon les voit venir, maintenant. Les poils lui poussent. Alors, tiens, lui aussi jouera de la guitare et roulera à cyclette. Ou le contraire. L'essentiel étant de tenir, le temps que jeunesse pourrisse et qu'il puisse à son tour éduquer ses semblables à grands coups d'arguments. Comment aimer son papa et sa maman ? Lui aime les deux, l'a bien de la chance. » D.
Dans ce livre, des garçons et des filles parlent cru tout en ayant l'âme sensible. L'auteur, lui, est une sorte de neveu de Michel Audiard et de Richard Brautigan. Ceci explique cela.