Ithaca, New York, 1982. Larry Markham tente désespérément de recoller les morceaux de sa vie, sans vraiment y croire. Son mariage est un échec, accentué cruellement par le lourd handicap mental de son fils, ses relations avec son père sont tendues, et son travail de livreur de pâtisseries industrielles est dérisoire. Vietnam, 1968. Larry Markham s'est enrôlé, contre l'avis paternel, comme médecin dans les rangs de l'armée américaine au Vietnam. De son unité, il est le seul à revenir.
Depuis, Larry est hanté par la vision de ses compagnons disparus, de leurs derniers instants : il aurait dû les sauver. Ce sentiment de culpabilité le harcèle et le rend impuissant à envisager sa vie présente. Fatigué d'être regardé comme un traumatisé de guerre, il ne trouve un répit avec lui-même, un début de sens à son existence, qu'en agissant bénévolement comme thérapeute auprès d'un groupe de vétérans.
Lorsqu'un membre de ce groupe, un assassin entraîné par la CIA, s'échappe du centre hospitalier et se met à le poursuivre, laissant derrière lui d'inquiétants avertissements en forme de cartes à jouer, Larry prend conscience de la menace qui pèse sur lui, et sur sa propre famille.
La faculté de Stewart O'Nan à passer d'un univers à l'autre, la puissance évocatrice de son écriture prennent ici une dimension impressionnante. À la fois roman d'amour et récit de guerre, Le Nom des morts est un thriller mené avec maestria.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Suzanne V. Mayoux.