Traduit du danois par Else-Marie Jacquet-Tisseau
1964. Dans les salons de l'Elysée, les journalistes en poste à Paris attendent la conférence de presse du Général de Gaulle. Parmi eux, Max Mollerup, correspondant d'un grand quotidien danois, et écrivain.
Mollerup se lève pour poser une question à Malraux, présent aux côtés du Général. Saisi de panique, englué dans sa propre rêverie, il bafouille et se ridiculise.
Désormais, au théâtre, dans les cocktails à l'Ambassade, il est convaincu qu'on se moque de lui. Il est également convaincu que l'Italienne dont il est tombé amoureux a de bonnes raisons de ne plus vouloir de lui. Que le journal ne va pas tarder à le remplacer par quelqu'un de moins lamentable. Et qu'il n'arrivera jamais à remettre à temps le manuscrit qu'il a promis à son éditeur. Ce qui le conduit à faire une chose impardonnable.
Pétri de mauvaise conscience et de mépris de soi – ce serpent –, Mollerup va de crise en crise, comme on dévale une pente en se cognant aux rochers. On redoute la faute qui va lui exploser au visage au moment où il s'y attend le moins. Et qui, évidemment, finit par arriver.
Avec Vipère au cœur, Henrik Stangerup a écrit son roman le plus célèbre et le plus fort. Roman moderne, kafkaïen, de la malédiction d'être d'abord un fils, c'est aussi un grand livre sur Paris, ce Paris des poètes et des artistes du monde entier.