Le XIXe siècle romantique a-t-il voulu retrouver une vision religieuse du monde que les Lumières du siècle précédent avaient cherché à supplanter ? L’air d’opéra, qui soulève tant de passions, apparaît bien comme le lieu des transferts du sacré à l’expérience la plus intime de soi, parfois aussi aux appartenances nationales. Or à la sacralisation de l’art correspond en retour une esthétisation du religieux, phénomène complexe qui ne cesse de se manifester sous nos yeux, avec des conséquences parfois inquiétantes. Les lecteurs sentiront que les enjeux esthétiques évoqués dans ce livre intéressent de près l’évolution des sociétés modernes « avancées ».