Jacques Lacan
La relation d’objet
le séminaire, livre IV
Texte établi par Jacques-Alain Miller
Cette mère inassouvie, insatisfaite, autour de laquelle se construit toute la montée de l’enfant dans le chemin du narcissisme, c’est quelqu’un de réel, elle est là, et comme tous les êtres inassouvis, elle cherche ce qu’elle va dévorer, quaerens quem devoret. Ce que l’enfant lui-même a trouvé autrefois pour écraser son inassouvissement symbolique, il le retrouve possiblement devant lui comme une gueule ouverte. […] Voilà le grand danger que nous révèlent ses fantasmes, être dévoré. […] il nous donne la forme essentielle sous laquelle se présente la phobie. Nous rencontrons cela dans les craintes du petit Hans. [Ici], vous verrez mieux les relations de la phobie et de la perversion. […] J’irai jusqu’à dire que le cas du petit Hans, vous l’interpréterez mieux que Freud n'’ pu le faire. (chapitre XI)
La castration, ce n’est pas pour rien qu’on s’est aperçu, de façon ténébreuse, qu’elle avait tout autant de rapport avec la mère qu’avec le père. […] Il y a antériorité de la castration maternelle, et la castration paternelle en est un substitut. (chapitre XXI)