L’écriture poétique chinoise
L’idéogramme restitue à la fois le lien secret qui relie les choses et le souffle qui les anime. Diamant taillé selon la correspondance des symboles, incantation des tracés incarnés, la poésie chinoise fascine par une unité sui generis entre écriture, calligraphie, peinture et musique. François Cheng entreprend dans cet ouvrage une analyse sémiotique de ce système signifiant situé d’emblée au niveau de la métaphore et dresse l’inventaire des procédés poétiques fondés sur la cosmologie chinoise : Vide-Plein, Yin-Yang, Homme-Terre-Ciel. Double questionnement : mise à l’épreuve de la sémiologie dans un champ qui lui était inconnu ; dépassement de la simple curiosité exotique pour sonder en retour ce qui a pu être réprimé dans les pratiques signifiantes occidentales. L’analyse se nourrit des plus beaux poèmes des Tang (618-907), dont l’auteur renouvelle profondément la lecture.
François Cheng
Écrivain, poète et calligraphe, il est membre de l’Académie française.