Depuis quatre ans, les « Gaulois réfractaires » subissent au quotidien la revanche d’Emmanuel Macron, dont les professeurs de Sciences po soulignaient les « facilités évidentes à l’expression orale » mais aussi sa « tendance à être trop certain » et « trop long ».Recalé deux fois au concours d’entrée de l’École normale supérieure, il pense désormais s’imposer par la force de son verbe. Pour vaincre et convaincre, l’homme du « Grand Débat » et des petites phrases s’adapte et, selon les situations, puise dans différentes langues : celle de Balzac, celle du business, celle de Booba. S’il réserve le style profond et élevé à certains, il sait donner des gages à d’autres en usant d’un « globish » managérial. Quand il ne prétend pas, devant d’autres encore, rivaliser dans la tchatche.
L’actuel locataire de l’Élysée a ainsi fait de la parole et de la rhétorique plus que le véhicule d’expression d’une politique : un véritable instrument de gouvernement. Cette anthologie, fleurie et fouillée, de citations présidentielles met à nu les voix pénétrables de Jupiter.