Un sportif sur sept est victime de violence sexuelle avant ses 18 ans. Si l’on applique cette proportion à tous les mineurs pratiquant un sport dans le monde, le résultat donne le vertige.
Depuis 2008, Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac essaie de comprendre les racines de ce phénomène mondial et recueille des dizaines et des dizaines récits sur toute la planète. Sa conclusion prend à rebours les discours officiels : même si l’on pouvait faire disparaître d’un coup de baguette magique tous les pédophiles qui hantent le milieu du sport, tôt ou tard, les agressions recommenceraient. Pourquoi ? Parce que les abus sexuels dans le sport ne sont pas un problème de pédophiles, mais un problème structurel.
C’est l’organisation du sport elle-même à l’échelle mondiale qui est coupable : coupable d’éloigner les parents, coupable d’exiger une soumission aveugle à l’autorité de l’entraîneur, coupable de machisme, coupable de faire croire que la douleur physique et morale fait progresser, coupable de taire les abus pour préserver les dizaines de milliards de dollars que rapportent les médailles et les retransmissions des grands événements.
Témoignages bouleversants, révélations exclusives, affaires inédites, responsabilités accablantes de fédérations sportives, aveux éloquents au sommet de l’État français et du Comité international olympique... Cette enquête, qui se lit comme un roman noir, nous ouvre enfin les yeux sur une vérité que personne ne veut voir. Sa lecture n’en est que plus nécessaire.
Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac est journaliste d’investigation et réalisateur de documentaires. Ses enquêtes au long cours tentent de décrypter les phénomènes de société. Son film choc Violences sexuelles dans le sport, l’enquête (2020), unanimement salué par la critique, a été vu dans plus de vingt pays.