Il s’agit ici de seuils du texte littéraire, ou paratexte : présentation éditoriale, nom de l’auteur, titres, dédicaces, épigraphes, préfaces, notes, interviews et entretiens, confidences plus ou moins calculées, et autres avertissements en quatrième de couverture.
Car les œuvres littéraires, au moins depuis l’invention du livre moderne, ne se présentent jamais comme un texte nu : elles entourent celui-ci d’un appareil qui le complète et le protège en imposant un mode d’emploi et une interprétation conformes au dessein de l’auteur. Cet appareil, souvent trop visible pour être perçu, peut agir à l’insu de son destinataire. Et pourtant, l’enjeu en est souvent considérable : comment lirions-nous l’ Ulysse de Joyce s’il ne s’intitulait pas Ulysse ?
Cette étude se veut donc une incitation à considérer de plus près ce qui, si souvent, règle en sous-main nos lectures : Attention au paratexte !
Gérard Genette est né à Paris en 1930. Visiting professor à la New York University, ancien directeur d'études de l'École des hautes études en sciences sociales, il dirige la collection « Poétique » aux Éditions du Seuil. Il est l’auteur de Bardadrac (2006) et Codicille (2009), publiés au Seuil.